par: François Dussault
Portrait d’une entrepreneure francophone intégrée dans Saint-Léonard
Situé sur la rue Jean-Talon Est dans l’arrondissement de Saint-Léonard, Hijama Montréal est un centre de massothérapie et soins naturels fondé en 2016 par Najet Ferjani. Cette femme d’affaires avisée présente aux lecteurs de Vision croisée un singulier parcours de carrière et de vie : du communautaire vers l’entrepreneuriat, de la culture magrébine vers la culture québécoise francophone.
Pour la propriétaire de cet établissement, les mots « bien-être », « soins naturels », et « hygiène de vie » sont les guides des soins qu’elle prodigue. En privilégiant les médecines douces, Mme Ferjani souhaite que les gens trouvent chez elle des traitements adaptés à leurs besoins. Massothérapie, naturothérapie, spa de sel et traitement par ventouse sont offerts à Hijama Montréal. Ce dernier soin est d’ailleurs une spécialité de la maison : lecentre de massothérapie, appelé hijama, est une pratique ancestrale qui permet l’élimination de toxines et la relaxation.
L’écoute attentionnée des clients complète le traitement : « Mes mains les encouragent à parler, nous dit Mme Ferjani. Je suis un peu comme la « psy » de tout le monde ! J’aime aider, écouter. » Elle souligne que tout se déroule en français, parce que non seulement s’agit-il de la langue de travail, mais c’est aussi la langue commune aux clients de différentes origines qui viennent la voir. D’ailleurs, cette clientèle provient de partout au Québec, et même des États-Unis !
Un parcours singulier : du HEC au domaine communautaire
Désireuse de démarrer son entreprise dans le secteur des textiles, Mme Ferjani choisit d’étudier en administration à HEC Montréal. Toutefois, elle doit rapidement réorienter son projet d’entreprise car, à l’époque, « l’industrie manufacturière du vêtement se déplace à l’étranger pour économiser sur les coûts d’exploitation », dit-elle.
Après avoir tout de même complété avec succès un baccalauréat en Gestion de la production et des opérations à HEC, Mme Ferjani s’oriente vers le service communautaire. Elle fonde en 2014 l’organisme Solidarité et Action des femmes immigrantes regroupées (SAFIR). Ce centre communautaire établit des ponts entre les musulmans et la société d’accueil. De fait, le mot safir signifie « médiateur » en arabe. Et pour accomplir cette médiation, les gens doivent se comprendre, trouver des points communs, se rejoindre par la culture en parlant le même langage – le français, bien entendu ! Tables de concertation, conférences, et rencontres avec les leaders de communauté de l’est de Montréal sont autant d’outils qui lui ont permis de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle insiste sur le fait que son objectif a toujours été de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants au sein de la société québécoise francophone.
Ensuite, en tant que directrice du Bureau Associatif pour la Diversité et la Réinsertion, elle œuvre à l’insertion des nouveaux arrivants au marché du travail. En parallèle, elle s’implique dans nombre d’organismes communautaires du quartier de Saint-Léonard. À titre d’exemple, elle reste active pendant de nombreuses années dans les comités de quartier de l’arrondissement de Saint-Léonard.
Le français : un acquis, un essentiel
D’origine magrébine, Najet Ferjani possédait déjà de bonnes bases en français avant de s’installer ici. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas rencontré de difficultés d’adaptation. Par exemple, elle dit qu’il est parfois difficile de choisir entre « le » ou « la » dans la langue française. « Pourquoi le masculin ou le féminin ? » Il semble à cet égard que la langue arabe soit plus simple, comparativement au français ! Au final, elle a relevé avec brio le défi de la maîtrise du français québécois. Avec une clientèle de différentes origines ethniques (arabes, africaines, russes et autres), elle atteste que « l’usage du français me facilite la vie et facilite la vie de mon commerce tout simplement. » Pour elle, « il est légitime de demander aux entreprises d’afficher en français. » C’est d’ailleurs par souci de parfaire cet aspect de son entreprise qu’elle a accepté l’aide à l’affichage offerte dans le cadre du projet « Le français, notre moteur de réussite » (voir l’article « Aide à l’affichage » en page 12 du présent numéro pour plus d’information). De toute évidence, l’emploi du français dans un arrondissement culturellement diversifié a contribué au succès d’Hijama Montréal.
« L’usage du français me facilite la vie et facilite la vie de mon commerce tout simplement. »
« Il faut croire en soi-même »
Bien que ce soit une évidence, disons-le : il n’est pas facile de partir d’une terre connue pour aller vers l’inconnu. Le processus d’immigration présente de nombreuses difficultés : perte de ses repères, apprentissage d’une nouvelle langue, intégration au marché du travail, reconnaissance des acquis (expérience de travail, diplôme, cartes de compétences, etc.). Selon Mme Ferjani, le nouvel arrivant qui réussit à bien s’établir est capable de réussir n’importe quoi. « Il faut croire en soi-même », ajoute-t-elle.
Un personnel voué au service
L’équipe de Mme Ferjani rassemble massothérapeutes, naturothérapeutes et conseillers aux produits sous une seule et même vocation : le bien-être de leurs clients. Plusieurs de ceux-ci témoignent d’ailleurs sur le site Web de l’entreprise de leur appréciation du personnel et des soins prodigués. Selon les dires de plusieurs bénéficiaires, « On ne sent jamais qu’ils sont des employés, on dirait qu’ils sont les propriétaires du centre. » Certains déclarent : « Voir l’équipe, c’est déjà une thérapie. » Dans les derniers mois, les services ont été réduits de moitié, pandémie oblige. Dans un contexte de sortie de la crise sanitaire, Mme Ferjani souligne la fidélité de sa clientèle : « On voit les clients revenir !
Un personnel voué au service
L’équipe de Mme Ferjani rassemble massothérapeutes, naturothérapeutes et conseillers aux produits sous une seule et même vocation : le bien-être de leurs clients. Plusieurs de ceux-ci témoignent d’ailleurs sur le site Web de l’entreprise de leur appréciation du personnel et des soins prodigués. Selon les dires de plusieurs bénéficiaires, « On ne sent jamais qu’ils sont des employés, on dirait qu’ils sont les propriétaires du centre. » Certains déclarent : « Voir l’équipe, c’est déjà une thérapie. » Dans les derniers mois, les services ont été réduits de moitié, pandémie oblige. Dans un contexte de sortie de la crise sanitaire, Mme Ferjani souligne la fidélité de sa clientèle : « On voit les clients revenir !
Tournée vers l’avenir
Enracinée dans le quartier de Saint-Léonard depuis plus de trente ans, Mme Ferjani se considère comme une Québécoise et se dit plus épanouie que jamais dans ce qu’elle fait. « Aujourd’hui, je suis plus heureuse dans ce que je fais et je me sens chanceuse d’avoir tout ce monde qui vient me voir. » Et l’avenir s’annonce prometteur ! En effet, Hijama Montréal s’est dotée d’une planification stratégique avec des objectifs ambitieux sur les cinq prochaines années. Afin de mieux servir une clientèle en provenance de l’agglomération montréalaise, Mme Ferjani souhaite établir une deuxième succursale dans la grande région de Montréal ; Rive sud, Rive nord, rien n’est décidé pour le moment. Voici donc une histoire à succès à suivre…